Tsapiky
Le Tsapiky (prononcer « tsapik’ »), musique de référence identitaire de la région de Tuléar, sud ouest de Madagascar, est porté par un double mode de diffusion et popularité : d’une part les concerts, les bals, la radio, les cassettes, les clips vidéo ; d’autre part, les fêtes organisées à l’occasion d’une cérémonie (enterrement, circoncision…), lors desquelles les musiciens ont un rôle tout à fait central : ils soutiennent l’ambiance, parfois pendant plusieurs jours et nuits de suite. Les participants se déchaînent au son ininterrompu du tsapiky qui participe très directement à l’ivresse collective (1).


Groupe
Au cours des 15 années de concerts et bals dans la région de Tuléar, Damily et ses musiciens ont développé une forte complicité musicale. Six albums ont concrétisé la popularité de celui qui à Madagascar est considéré comme un grand « maître »(1) La vogue du Tsapiky a gagné peu à peu toute l’île au point d’être repris par les musiciens de variété de la capitale. Ce premier CD enregistré par le label Hélico, nous fait découvrir, en même temps que les « tubes » qui ont fait la célébrité de Damily dans son pays, des compositions plus intimistes qui ramènent aux racines villageoises du Tsapiky.

Musiciens
Pilier du groupe et guitariste virtuose, Damily nous offre un jeu riche et complexe qui révèle un talent hors du commun et une rare créativité dans l’art de construire un discours tissé de motifs hypnotiques qui se répètent, se répondent et s’interpénètrent. C’est par la finesse de ses compositions et l’énergie musicale déployée que Damily a élaboré, et imposé, son style si reconnaissable.
Entraîné par une rythmique basse batterie débridée, véritable machine à danser, le groupe fait preuve d’une forte unité, où chacun exprime son individualité dans des dialogues croisés.

A la basse, Rakapo, donne une deuxième voix aux mélodies de la guitare, un deuxième rythme à la batterie. Musicien survolté, il fait merveille dans ses envolées dynamisantes. Egalement guitariste, il nous fait entendre deux de ses compositions sur cet album : « Fiaina toy » et »Miboajava ».
Naivo, batteur de référence dans le monde du tsapiky, est particulièrement prisé pour sa frappe puissante et très enlevée qui appuie la cadence de la guitare pour la faire danser.

Entendre Gany-gany rappelle immédiatement Tuléar. Très haut perchée, rendue puissante par le blocage du son dans le haut de la gorge, sa voix rend un timbre qui prend toute sa richesse dans les chants empreints de douleur (« miantsa » en malgache). Gany-gany est également danseuse et très bonne percussionniste au« langoro ».

Claude est un chanteur d’exception. Que sa voix se marie à celle de Gany-gany ou s’exprime en solo, elle porte une émotion intense et poignante.Il est un élément essentiel sur scène. Très bon danseur, il est un élément essentiel du groupe sur scène ; il sait susciter l’émotion par des improvisations où il lance sa voix au dessus des mélodies, d’une façon unique à lui.